Charles Saint-Prot, Jean-Yves de Cara et Henri Védie ont contribué au numéro spécial du Maroc diplomatique (n° 73) à l’occasion de la 24e Fête du Trône.
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L’exception marocaine s’exprime par une diplomatie de grande envergure visant à la fois à défendre fermement ses droits nationaux essentiels et également à consolider les anciens partenariats ou à en promouvoir de nouveaux, notamment en Afrique et en Asie.
Il faut constater que le Maroc est une puissance diplomatique incontournable en raison de son rôle central pour la stabilité de la zone sahélo-saharienne, sa lutte pour faire prévaloir l’islam du juste milieu et en raison également de son ambitieuse politique africaine. Son influence dépasse donc le cadre de ses dimensions relativement modestes.
Tout observateur objectif ne peut que constater que le Royaume du Maroc a une diplomatie active inspirée par des critères géopolitiques précis. Napoléon Bonaparte disait que la politique d’un pays est dans sa géographie. Le Maroc est une nation Atlantique qui s’étend sur 3 000 kilomètres, de la Méditerranée à la Mauritanie, de Tanger à Lagouira. C’est aussi une nation méditerranéenne avec plus de 400 kilomètres de façade sur la mer et le voisin le plus proche des nations européennes puisque seulement une douzaine de kilomètres le séparent de la côte sud de l’Espagne. C’est essentiellement une Nation arabo-musulmane, chef de file de l’islam malikite qui rayonne au Maghreb et en Afrique noire.
Ces constantes géopolitiques expliquent la vitalité de la diplomatie marocaine. Le Roi Mohammed VI fait montre d’une intense activité qui s’articule autour de trois grands axes traditionnels dans négliger de nouveaux champs.
L’environnement immédiat
Le Maroc est d’abord une nation arabo-musulmane. À cet égard, le pays a toujours manifesté sa solidarité avec le peuple palestinien et appelé à un règlement juste et durable du conflit israélo-arabe dans l’intérêt de toutes les parties. Le Roi préside le Comité al-Qods (Jérusalem), créé en juin 1975 lors de la dixième conférence islamique tenue à Fès, et il ne cesse d’affirmer les droits des Palestiniens à établir la capitale de leur État à Jérusalem Est dans le cadre d’une paix juste et durable. Il doit être clair que jamais le Maroc ne cédera sur les droits nationaux des Palestiniens même s’il considère que le Sahara marocain est son Alsace-Lorraine.
En même temps, le pays entretient des relations étroites avec de nombreux États arabes, notamment les monarchies du Golfe et la Jordanie. Les visites du Roi Mohammed VI dans les pays du golfe Arabe attestent de l’importance de la coopération économique, sécuritaire et militaire. En outre, il convient de souligner l’identité de vues politiques entre tous ces pays, aussi bien pour ce qui concerne la condamnation des tentatives séparatistes au Sahara marocain que pour la dénonciation de la menace iranienne et les dangers de la politique hégémonique de Téhéran en Irak, en Syrie, au Liban ou au Yémen. En mai 2018, la plupart des pays du golfe Arabe et d’autres ont apporté leur soutien au Maroc qui a rompu les relations avec l’Iran du fait de l’aide apportée aux séparatistes du Polisario par le Hezbollah (dont tout le monde connaît le lien de dépendance à l’Iran) et les milices iraniennes.
Au Maghreb, les relations maroco-algériennes pâtissent du rôle d’Alger dans la création du conflit sur le Sahara marocain. À la faveur d’un bref réchauffement des relations algéro-marocaines sous la présidence de Chadli ben Jedid, le Roi Hassan II avait relancé l’idée de l’Union du Maghreb arabe, le 17 février 1989. Mais les événements en Algérie — la guerre civile et la reprise en main par l’appareil militaire — puis la poursuite de l’activisme anti-marocain au Sahara- bloquèrent le processus. Les visées hégémoniques d’un autre temps ne sont pas la seule raison de l’entêtement du régime algérien à soutenir le séparatisme. Les dirigeants du Régime algérien qui puisent largement dans la manne gazière ne veulent pas d’une intégration maghrébine qui signifierait un modèle économique différent et plus transparent, donc pour eux moins de profits tirés des diverses prébendes favorisées par une tyrannie occulte .
Malgré tout, le Roi Mohammed VI plaide inlassablement pour un Maghreb uni. Il invoque la logique de l’histoire et de la géographie qui est incompatible avec la fermeture des frontières entre deux pays voisins. Son attachement à l’ouverture traduit en outre « le souci de respecter les droits de l’homme à la libre circulation et à la liberté des échanges. Il constitue une réponse appropriée aux exigences de l’intégration maghrébine qui est inéluctable » pour le Royaume « qui entend rester fidèle à son identité civilisationnelle et à l’esprit d’ouverture » .
Le Maroc déplore régulièrement le coût du non-Maghreb. L’absence d’une union économique maghrébine empêche le développement des échanges de biens et services et de capitaux ainsi que de la circulation des ressources humaines. Le Maghreb est la seule région au monde qui ne connaît pas de construction régionale, le commerce intra maghrébin étant insignifiant avec moins de 2 % des échanges. Dans ces conditions, les pays du Maghreb arabe perdent 2,5 points du PIB chaque année, ce qui représente près de 220 000 emplois par an et des centaines de millions de dollars sans compter la dispersion des compétences et de l’intelligentsia maghrébine (chercheurs, professeurs, hommes d’affaires, entrepreneurs…). L’absence de cohésion régionale conduit aussi à avoir moins de poids pour dialoguer avec les États-Unis, les pays européens ou les autres puissances mondiales pour la défense des intérêts communs. Le Maroc, qui tente de raisonner son voisin algérien pour qu’il revienne à la raison, montre constamment son sens des responsabilités
La question du conflit à propos des provinces marocaines du Sahara est non seulement au centre de la crise maghrébine mais elle contribue également à aggraver l’instabilité régnant dans la zone saharo-saharienne. Le fait que des éléments du front Polisario aient été impliqués dans les activités des groupes terroristes comme AQMI, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et d’autres groupes qui ont d’ailleurs tous une matrice algérienne, ou dans le trafic de drogue, constituent autant d’éléments qui viennent souligner la nécessité de régler ce conflit. Les événements démontrent que la stabilité dans toute cette partie de l’Afrique ne peut être garantie sans une forte implication du royaume du Maroc qui est le seul à présenter une crédibilité dans la lutte contre le terrorisme.
La lutte contre le terrorisme et le radicalisme religieux
L’agence chinoise de presse Xinhua a pu souligner, dans une dépêche du 13 juillet 2015, que les services de renseignement marocains ont été classés comme les plus efficaces et les meilleurs de la région MENA (Middle East and North Africa). Sur le plan stratégique et sécuritaire, le rôle joué par le Maroc comme facteur de stabilité de la région sahélo-saharienne est incontestable. Les événements qu’a connus la région ont démontré que la stabilité dans toute une partie de l’Afrique ne peut être garantie sans l’implication du Maroc dans les processus de sécurité et de stabilisation dont certains voulaient l’exclure.
Le Maroc a placé la lutte contre le terrorisme en tête de ses priorités. Pour combattre ce fléau, il a une approche lucide et globale. L’action des services de renseignement et des forces de sécurité est bien entendu essentielle. Ils sont en première ligne. Mais il convient de souligner que la réponse au terrorisme et à la radicalisation ne peut être seulement militaire ou policière. Il s’agit également de combattre l’idéologie de la radicalisation. Le Roi souligne qu’il faut suivre une stratégie multidimensionnelle.
Le terrorisme trouve son origine dans plusieurs causes. La première cause est l’instrumentalisation du religieux des activistes pour lesquels la religion n’est qu’un outil de propagande et la justification de leur projet politico-révolutionnaire. Les mouvements extrémistes ayant pris la religion en otage à des fins politiques, il est capital de déconstruire leur propagande par un solide discours religieux visant à remettre les idées en place. C’est l’objectif de l’Institut Mohammed VI qui, selon le Pape, promeut un islam tolérant et ouvert.
C’est par des initiatives concrètes que l’on fera reculer la radicalisation qui fait le jeu des extrémistes de tout bord. Tout en ayant une expertise reconnue et une action efficace dans le domaine sécuritaire, le Maroc est le seul qui oppose un discours construit et une stratégie d’envergure contre la radicalisation. Il promeut une politique déterminée en faveur de la lutte contre l’ignorance et l’encadrement du champ religieux L’enseignement de l’islam, en particulier du fait religieux, est un véritable problème qui ne peut être résolu qu’en mettant en place un grand chantier de réflexion. Il faut favoriser la connaissance de l’islam réel, celui du juste milieu et du réformisme. Or, le seul exemple convaincant qui existe en la matière est celui du Maroc. La maîtrise du champ religieux et l’action conduite sous l’autorité du Roi, place le Maroc en pointe dans la lutte contre la déviance extrémiste. Le Commandeur des croyants a une autorité particulière en matière religieuse. Il a la légitimité religieuse nécessaire pour être le chef de file de la lutte contre l’extrémisme en déconstruisant le discours extrémiste et en promouvant les principes de l’islam de la modération et de la tolérance
Enfin, le Maroc est le pilier d’une coopération affirmée sur le plan régional et international. La coopération entre les services est essentielle. À cet égard, il faut se féliciter de l’excellence de la coopération entre les services marocains et les services étrangers, notamment français, espagnols et ceux des États-Unis. Il faut souligner que dans ce domaine la coopération entre les acteurs spécialisés est indispensable face à une menace transfrontalière. Sur ce point, les services spécialisés, des pays occidentaux se félicitent tous de leur coopération avec Rabat. La reconnaissance de la compétence et de l’importance des services de renseignement marocain est unanime, aussi bien de la part d’agences et d’institutions internationales, que de la part des États.
Pour sa part, l’Espagne s’est félicitée à plusieurs reprises du leadership du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme. Le ministre des Affaires étrangères du royaume des Pays-Bas, Bert Koenders, a souligné, en marge de l’assemblée générale de l’ONU en 2016, la grande admiration de son pays à l’endroit de l’approche multidimensionnelle du Maroc, sous le « leadership de Sa Majesté le Roi », contre l’extrémisme violent. Depuis février 2014, la Belgique a signé avec le Maroc une convention de coopération en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Cette collaboration entre les deux pays pour se porter mutuellement assistance en matière de lutte contre le crime organisé et le terrorisme a permis d’obtenir des résultats appréciables. Lors d’une récente visite à Rabat, mercredi 24 janvier 2018, le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères de Belgique, Didier Reynders, a salué l’expérience marocaine en matière de prévention de la radicalisation, laquelle « attire l’attention non seulement de la Belgique, mais aussi d’autres États européens ».
C’est, bien sûr, avec la France que la coopération est la plus fructueuse. Les services des deux pays sont parmi les plus efficaces du monde et leurs liens de coopération sont très étroits. Par exemple, c’est un renseignement émanant du Maroc qui a mis les enquêteurs sur la piste d’Abdelhamid Abaaoud, responsable opérationnel des attentats de Paris, le 13 novembre 2015, et qui a été tué le 18 novembre lors d’un assaut de la police en banlieue parisienne. C’est aussi le Royaume chérifien qui a orienté les enquêteurs français sur la piste belge. Parce que l’on apprécie la loyauté et la sincérité de l’engagement marocain, tout le monde sait à Paris combien est précieuse la coopération franco-marocaine dans l’échange de renseignements et dans la coopération antiterroriste aussi bien en Europe qu’en Afrique où le Maroc est évidemment un partenaire de choix pour la France.
La longue amitié franco-marocaine
En accueillant le sultan du Maroc dans l’Ordre des compagnons de la Libération, en juin 1945, Charles de Gaulle rendait bien sûr hommage au comportement héroïque des combattants marocains en 1940 contre l’Allemagne et lors des combats de la Libération. À plus long terme, le chef de la France libre souhaitait très clairement indiquer que le sultan Mohammed ben Youssef était bien le seul interlocuteur avec lequel la France devrait construire l’évolution future du Maroc. Sans doute, si le général de Gaulle était resté aux affaires, une page pénible de la relation franco-marocaine nous aurait été épargnée. Mais ne refaisons pas l’Histoire et constatons simplement qu’après le retour d’exil du souverain et sa proclamation de l’indépendance, le 18 novembre 1955 , Mohammed V appela à éviter tout ressentiment antifrançais et à nouer avec l’ancienne puissance coloniale des relations nouvelles fondée sur la coopération, le respect et l’amitié.
C’est ainsi que s’est consolidé un lien franco-marocain assez exceptionnel jusqu’à Macron qui restera dans l’Histoire comme l’homme qui n’aime ni la France ni les Français. Il est aussi celui qui aura réussi le tour de force de nous brouiller à la fois avec l’Algérie et le Maroc… Mais ce serait une erreur de penser que cette brouille persistera après Macron et ceux qui s’entichent un peu vite des Etats-Unis ou de l’entité sioniste ferait bien de réfléchir
Le statut avancé avec l’Union européenne
Mohammed VI a toujours manifesté un grand intérêt pour la construction européenne et ses relations avec le sud de la Méditerranée auxquelles il a d’ailleurs consacré sa thèse de doctorat soutenue à l’université de Nice en 19931 , après un stage auprès de la Commission européenne à Bruxelles. Dans sa Constitution, le Maroc s’engage à « intensifier les relations de coopération rapprochée et de partenariat avec les pays de voisinage euroméditerranéen ».
Bénéficiant, depuis 1996, d’un accord d’association puis de la politique européenne de voisinage à partir de 2003 qui a offert un cadre plus élaboré en matière politique et de partage des valeurs relatives aux droits de l’homme, à l’État de droit et à la démocratie, il a obtenu en 2007 un statut avancé formalisant sa coopération avec l’Union européenne ainsi que sa participation à certains programmes et agences communautaires.
Ce statut avancé se matérialise dans un document conjoint publié en 2008. Il s’agit avant tout d’un document politique, dont la base juridique reste l’accord d’association. Le statut avancé se traduit également en termes de coopération diplomatique au travers de la participation du Maroc aux opérations de gestion de crises (civiles ou militaires) et de son soutien aux déclarations de politique étrangère et de sécurité commune (PESC).
La qualité de ce partenariat euro-marocain explique l’acharnement des ennemis du Maroc à essayer de créer des problèmes. Ainsi, les séparatistes du Polisario ont-ils entrepris de contester devant les juridictions spécialisées de l’Union européenne et les tribunaux des principaux pays (dont le Royaume-Uni) l’accord agricole et l’accord de pêche au prétexte que ces accords englobent les provinces du Sud marocain. Comme le souligne le professeur Jean-Yves de Cara, les juges européens ont rendu des décisions fort contestables, entachées de plusieurs vices. Ces décisions ne tiennent pas compte des résolutions du Conseil de sécurité qui se félicite régulièrement des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement et des mesures prises par le Maroc, notamment le rôle des commissions régionales du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) à Dakhla et Laâyoune.
Une diplomatie tous azimuts
La diplomatie du Royaume ne se limite pas à la zone méditerranéenne. Le troisième axe du jeu du Maroc dans le monde est la dimension internationale au sens le plus large, et ici il s’agit de la vision du Maroc pour ce qui concerne la mondialisation, le dialogue des civilisations dont il est un ardent défenseur ou encore la promotion de l’islam du juste milieu face aux dérives extrémistes et à ceux qui nourrissent la théorie hallucinée du choc des civilisations. Le Royaume a une diplomatie tous azimuts qui s’appuie à la fois sur d’anciennes connexions et sur le développement de nouvelles relations.
Par exemple le Royaume entretien des liens anciens avec les États-Unis d’Amérique. Il a été le premier État à reconnaître l’indépendance des États-Unis en 1777. Un traité de paix et d’amitié entre les deux pays fut signé en 1786. Les relations avec les États-Unis ne sont donc pas conjoncturelles. Le Roi Mohammed VI veut concrétiser cette vieille amitié en intensifiant les relations économiques, dans le cadre de l’accord de libre-échange entré en vigueur en 2006, et politiques avec le gouvernement des États-Unis qui ne doit pas ignorer — comme ce fut le cas sous la présidence d’Obama (2009-2017) — le rôle prépondérant du Royaume dans la lutte contre le terrorisme et pour la stabilité régionale.
Le Royaume a également entrepris de développer ses relations avec d’autres grandes puissances, comme le Russie, l’Inde ou la Chine ou des États dont les évolutions récentes justifient un rapprochement. C’est notamment le cas des pays de l’Europe centrale (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Serbie, Roumanie, Bulgarie), qui, débarrassés du communisme et de la tutelle soviétique, présentent un intérêt certain pour une diplomatie active. C’est aussi le cas de nombreux pays d’Amérique latine qui entretiennent des relations cordiales avec Rabat
Un pays trait d’union
Le Maroc présente une incontestable originalité du fait de sa situation géopolitique. Il occupe une position centrale à de grands carrefours de la planète. À l’angle de deux mers, il est le plus occidental des pays arabo-musulmans, le plus septentrional des pays africains, le plus voisin de l’Europe des pays du Sud. Pour qui vient d’Amérique du Nord, il est le relais naturel vers le Maghreb, le reste du Proche-Orient et l’Afrique. La région saharienne du Maroc, ses provinces du Sud et sa longue façade Atlantique de Tanger à Lagouira, en font le passage obligé du couloir Europe-Afrique. On l’a souvent dit, le Maroc est une charnière entre le Nord et le Sud, entre l’Ouest et l’Est. Aux portes de l’Europe et de l’Afrique, le Maroc est un pont entre les continents. Lieu de transit et de passage depuis la nuit des temps, il a toujours été un lieu d’échanges économiques, culturels et religieux d’une très grande importance.
L’idée de définir le Maroc comme trait d’union entre l’Orient et l’Occident appartient au Roi Mohammed V. C’est ce ne peut comprendre une Allemagne qui a anschlussé l’Europe centrale et qui , à la différence de la France, considère la Méditerranée comme un « mur infranchissable » (Angela Merkel).
Une véritable vision africaine
Le dynamisme de la stratégie africaine du Roi Mohammed VI, qui vise à renforcer les relations multiséculaires de son pays avec l’Afrique noire et à les faire fructifier, s’inscrit dans le cadre d’une politique africaine qui est l’un des piliers de la diplomatie de Rabat. Cette politique a également pour contexte une ferme détermination en faveur de la coopération Sud-Sud dont le Roi a fait une ardente obligation parce que c’est l’une des conditions essentielles du décollage des pays du Sud. La pertinence de cette politique africaine est la raison pour laquelle une majorité d’États africains ont plaidé avec succès pour un retour du Royaume au sein de l’Union africaine, en janvier 2017. Il est vrai que pour la première fois depuis bien longtemps, l’Afrique a trouvé avec Mohammed VI un chef de file et un avocat convaincu.
Par ailleurs, la stratégie marocaine associe à son action dans le domaine de la pensée religieuse, une dimension économique et sociale. C’est pourquoi le Roi Mohammed VI a placé en tête de ses priorités les objectifs de développement économique et humain. Cette approche consiste à mettre en œuvre les moyens pour lutter contre l’exclusion, la précarité et la pauvreté, et en même temps promouvoir des réformes économiques, politiques et sociales. Sur le plan régional et africain, le Maroc propose aussi aux peuples africains des perspectives nouvelles de coopération et de développement dans le cadre d’une ambitieuse vision de coopération Sud-Sud.
On voit que le Roi est le maillon central d’un dispositif millénaire qui fait que ce pas est infiniment plus grand que lui-même. C’est la grandeur du Maroc et c’est l’œuvre de la monarchie…