Ce vendredi 14 octobre 2022, le Roi Mohammed VI a présidé l’ouverture de la deuxième année législative de la 11e législature du Parlement, en application des dispositions de l’article 65 de la Constitution du Royaume.
Dans ce cadre solennel, le Roi donne en quelque sorte la feuille de route qui doit être suivie eu égard à la perception des enjeux qu’il a pu avoir, et dont lui seul peut prendre la mesure en sa qualité de Chef de l’État, incarnant l’unité de la nation. Deux thèmes sont mis en évidence comme devant être prioritaires, le premier concerne la problématique de l’eau, le second la promotion de
l’investissement.
Combattre le stress hydrique
Le constat est fait d’une persistance de la sécheresse, qui est un phénomène structurel du Royaume, mais qui se trouve présente avec une forme d’acuité aujourd’hui. On notera que le Souverain a fait une analyse reposant sur une réalité géographique et sur l’évolution des phénomènes climatiques ancrée dans le temps long.
Dès le mois de février 2022 ont été prises les mesures visant à préserver l’intérêt national dans le cadre du Plan de lutte contre les effets de la sécheresse, aux fins de garantir la disponibilité de l’eau potable, à soutenir les agriculteurs et à préserver le bétail. C’est une approche concrète qui est privilégiée par le Roi, loin des discours culpabilisants entendus en Europe sur les questions environnementales, visant en réalité à faire supporter aux peuples le poids des incuries des gouvernements.
Sous l’impulsion de son Souverain, le Maroc a fait de l’Eau un sujet essentiel pour les années à venir avec élaboration du Programme national prioritaire de l’Eau 2022-2027. C’est une préoccupation constante du Roi Mohammed VI qui, depuis son accession au Trône, a fait construire près de 50 barrages et lancé la construction d’une vingtaine supplémentaire. Mais au-delà c’est une approche globale et plurisectorielle qui est prônée, et c’est dans cet objectif que le Souverain appelle de ses vœux l’élaboration et la mise en œuvre d’un Plan national de l’eau. Le Souverain définit ainsi les axes d’intervention du gouvernement, avec la nécessité de les adapter en permanence :
- recours aux innovations et technologies nouvelles dans le domaine de l’économie de l’eau et de la réutilisation des eaux usées ;
- privilégier une exploitation rationnelle des eaux souterraines et la préservation des nappes phréatiques, en mettant fin au phénomène de pompage illégal et au creusement de puits anarchiques ;
- la problématique de l’eau est globale et non sectorielle ;
- prise en compte du coût réel de l’eau dans un cadre de transparence.
Après avoir envisagé la question de l’eau le Roi Mohammed VI poursuit sa réflexion programmatique en envisageant les questions économiques.
Relance des investissements
Le Monarque entend insuffler une dynamique d’incitation au renforcement du tissu économique national qui doit reposer sur la mise en place d’une nouvelle Charte nationale de l’investissement pour asseoir « l’attractivité du Maroc pour les investissements privés, tant nationaux qu’étrangers. ».
En effet, le Roi, conscient de la position stratégique du Maroc, au carrefour des mondes européens et africains, entend que cela soit mis au service de l’intérêt du peuple du Royaume et qu’ainsi soit la source « des opportunités d’emploi aux jeunes » et « l’investissement productif en tant que levier essentiel pour la relance de l’économie nationale et l’ancrage du Maroc dans les secteurs prometteurs [apporte] des sources de financement aux différents programmes sociaux et de développement. »
Pour ce faire un rôle essentiel sera donné aux Centres Régionaux d’Investissement, comme il conviendra d’être attentif à la poursuite effective de la Charte de déconcentration administrative pour faciliter la mise en place des projets, avec une attention également sur la libération du foncier.
C’est l’union de toutes les volontés, publiques, mais aussi privées, qui est promu. Ainsi, les entreprises marocaines, doivent pleinement assumer « leur fonction de catalyseurs de l’investissement et de l’entrepreneuriat ». Au secteur bancaire et financier est impartie « soutenir et financer la nouvelle génération d’entrepreneurs et d’investisseurs, notamment les jeunes ainsi que les petites et moyennes entreprises. ».
Garant de l’unité du Royaume, Mohammed VI n’oublie pas l’importante communauté des marocains de l’étranger dont les liens avec le sol natal sont intenses et qui devront être associés à la démarche d’investissement productif.
Toutes ces énergies qu’il convient de mobiliser, devront l’être dans le cadre d’un « Pacte National pour l’Investissement » dont le Souverain appelle la création de ses vœux aux fins de « mobiliser 550 milliards de dirhams d’investissements et à créer 500 mille emplois, au cours de la période 2022-2026. »
Le discours programmatique du Roi Mohammed VI permet d’attester de l’implication du Souverain dans le développement économique du Royaume, mais également de sa conscience de la réalité du terrain, tant du point de vue des obstacles qu’il convient de dépasser et des énergies qu’il faut mobiliser que des potentialités qu’il faut cultiver et soutenir. Il participe d’une vision qui ne fait pas l’économie d’une prise en compte des réalités environnementales, en se saisissant de la question de la ressource en eau et de la nécessité de prendre des mesures fortes pour en assurer la protection et la continuité de la fourniture.