Crédit : MAP.

La crise sanitaire qui a touché le monde entier, et dont on ne mesurera les incidences que dans les mois et années à venir, a contraint , les États qui y étaient confrontés à des réactions rapides et adaptées.

Certains se sont tenus à une approche bureaucratique et désincarnée, marquée aussi par un manque avéré d’anticipation, on ne les citera pas par charité, d’autres, comme le Maroc, ont eu une action plurielle et en phase avec la réalité du terrain.

Le Royaume a ainsi su transformer la crise en un moyen de développement. Les décisions ont été prises dès le début pour agir avec pragmatisme et efficacité pour le bien commun.

Alors qu’en France où le spécialiste internationalement reconnu de gestion des épidémies, le Pr Didier Raout préconisait le traitement par l’hydroxychloroquine, un antipaludéen utilisé depuis des décennies, cette molécule était interdite, le Maroc quant à lui et, dès le mois de mars 2020, a décidé d’y recourir…

Et dans le souci de permettre que les besoins en traitement de la population soient assurés, Rabat a réquisitionné l’ensemble des stocks disponibles de ces spécialités commercialisées sous les marques Nivaquine (chloroquine sulfate) et Plaquenil (hydroxychloroquine) produites dans le pays.

Cela a été possible parce que le Maroc, favorisant toujours le développement de son outil industriel, disposait à CASABLANCA (Zenata) d’une usine de production de ces deux médicaments par la société SANOFI MAROC, filiale du français SANOFI.

Les autorités marocaines ont pu ainsi établir un protocole thérapeutique pour le traitement du covid, avec un comité technique et scientifique qui a préconisé une l’association chloroquine et azithromycine (un antibiotique macrolide).

En même temps,  sous l’impulsion du ministère de l’industrie, et pour permettre la mise en place de mesures de prophylaxie, six usines de textile se sont reconverties et ont produit, à partir de mars 2020 deux millions de masques de protection par jour, dont les prototypes ont été testés au préalable en laboratoire. La seule usine de production d’éthanol a par ailleurs été rénovée en urgence pour fournir des volumes suffisants pour la fabrication de gel hydroalcoolique.

C’est dans le même objectif d’assurer la protection de sa population et pour compléter l’action de soin qui a été entreprise que, dès que l’épidémie s’est déclarée, le Royaume a engagé une réflexion pour assurer la souveraineté vaccinale du pays, qu’il s’agisse du vaccin contre le covid ou, plus largement, de tous vaccins utiles à protéger la santé des marocains.

Mais le souci a été également de ne pas oublier ses voisins  africains et leur permettre de disposer des mêmes moyens de veiller à leur santé, ce qui a conduit à concevoir les choses d’un point de vue global en intégrant la réponse aux besoins de l’Afrique. Le Royaume confirme ainsi sa place majeure au sein du continent africain.

C’est dans ce cadre et sous l’impulsion, et avec l’intervention directe du Roi Mohammed VI, qu’a débuté un processus industriel et technologique innovant. Il s’est agi de créer une unité industrielle destinée à positionner le Royaume en tant que hub biotechnologique de premier plan en Afrique et dans le monde, capable d’assurer les besoins sanitaires du Continent à court et à long terme, en y intégrant la recherche pharmaceutique, le développement clinique, la fabrication et la commercialisation de produits biopharmaceutiques de première nécessité. Cette structure doit mobiliser à terme un investissement d’environ 400 à 500 millions d’euros.

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Avocat. Professeur à l'Université de Corse. Directeur des programmes de l'OEG.