Face aux nombreux défis du monde moderne et aux périls qui menacent la région maghrébine et sahélo-saharienne, le Royaume du Maroc tient le cap d’un projet global, ayant pour objectif un plus grand développement politique, social et économique. Le Maroc est en marche comme je l’expose dans mon livre Mohammed VI ou la monarchie visionnaire. Là où d’autres ne font que parler, le Maroc agit : il agit de la Palestine à l’Afrique.

Je voudrais également saluer le rôle de trait d’union de l’Afrique francophone, celui des amis de toujours, notamment le Sénégal, le Tchad, le Gabon, la république centrafricaine, la Côte d’Ivoire, les deux Congo, Djibouti… Sans eux et leur constant soutien au Maroc, rien n’aurait été possible.

Je n’ignore pas qu’il se trouve des esprits malins qui, prenant sans doute prétexte de l’ambiguïté pro-algérienne de l’actuel président français, agitent le spectre du passage du Royaume à la langue anglo-américaine. Ces contestables et irréfléchis. La France n’appartient pas
à Macron qui ne l’aime pas ; au contraire du général de Gaulle. Il faut être conscient qu’une forte majorité de Français n’est pas contente d’avoir un tel président…

J’ajouterai que ceux qui rêvent de remplacer le français par l’anglais oublient l’ensemble des États africains francophones dont Jacques Attali nous dit qu’il représentera 80 % des plus de 800 millions de francophones en 2050. Oui, ces prétendus esprits malins devraient savoir que ce n’est jamais une bonne politique d’insulter ses vrais amis.

Pour ce qui concerne la politique africaine du Royaume : c’est un atout majeur du Maroc. Ce résultat est tout entier l’œuvre du Roi Mohammed VI, intronisé le 30 juillet 1999, lequel concilie tradition et progrès.

Tradition parce que la politique africaine est profondément inscrite dans l’Histoire millénaire du Royaume chérifien. C’est ce qui conduisit le Roi Mohammed V à prendre plusieurs initiatives dont la conférence de Casablanca, en janvier 1961, laquelle ouvrit la voie à la création de l’OUA en 1963. Si Hassan II fut un acteur de la guerre froide contre le communisme, il n’a jamais tourné le dos à l’Afrique. Bien contraire !

Progrès parce que le Roi Mohammed VI poursuit et enrichit la politique africaine du Royaume.

La coopération sud-sud est la grande idée du Roi. On sait que la progression de la coopération Sud-Sud est l’un des défis pour le monde méridional. Le Maroc est pleinement engagé sur ce dossier et il donne l’exemple. Il a augmenté les aides au profit de nombreux pays, il a réalisé toute une série de projets socio-économiques, il a annulé les dettes des pays africains les moins avancés, il multiplie les projets économiques, sportifs et autres. Il accueille également des milliers d’étudiants africains dont le plus grand nombre bénéficie de bourses de l’État marocain.

En réalité, le Maroc porte haut la bannière d’une Afrique nouvelle et dynamique. Comment ne pas voir que la vision royale rejoint, encore, celle de la France — je parle ici de la France de toujours et pas des misérables errements d’un individu qui n’aime ni la France ni les Français …

Dans un discours du 18 mars 1944, à Alger, le général de Gaulle posait le principe d’un axe euro-arabo-africain qui constituerait un centre capital d’une nouvelle organisation mondiale. Cette idée sera reprise à la fin des années 1970 par le président Valéry Giscard d’Estaing lorsqu’il appellera à retrouver les solidarités de la géographie, de l’histoire et de la culture, qui sont « une donnée permanente pour les nations européennes, pour l’Afrique, pour l’ensemble du monde arabe ». Ce sera ce qu’on a appelé le Trilogue1. Un grand projet qu’un axe Paris-Rabat devrait relancer.

Une page a été tournée par l’Afrique, en janvier 2017, quand elle a décidé le retour du Maroc au sein de l’Union africaine. Il est vrai que le Maroc s’est imposé comme l’avocat et le chef de file de l’Afrique grâce à la diplomatie africaine d’envergure conduite par le Roi. Le Maroc est l’un des rares pays stables au sud de la Méditerranée et le seul qui mène une action résolue et constante contre les facteurs de désordre et d’extrémisme.

Grâce à ses provinces du sud, le Sahara marocain, jusqu’à la frontière mauritanienne, le Royaume est un acteur déterminant dans la zone africaine et un partenaire indispensable dans la lutte contre les extrémismes.

À tous égards, il est temps de concevoir une nouvelle politique africaine. À vrai dire, les pays africains voient bien qui s’intéresse sincèrement à promouvoir une politique de coopération africaine. C’est sans aucun doute la raison de l’accueil chaleureux réservé aux fréquentes et denses visites du Roi Mohammed VI en Afrique.

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1. Voir « Le Trilogue », Revue d’études des relations internationales, 28, La Pensée nationale, juillet 1980.

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Directeur général de l'OEG.