Dans la soirée du vendredi 8 septembre 2023, le Maroc a été frappé par un séisme dévastateur, de magnitude 7 sur l’échelle de Richter.

Ce drame a suscité un large soutien international à l’égard du Royaume. On peut citer notamment les messages du président russe Vladimir Poutine, du président turc Recep Tayepp Erdogan, du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, du Premier ministre indien Narendra Modi, ou encore du Chancelier allemand Olaf Scholz.

Le président américain Joe Biden s’est dit « profondément attristé par les vies perdues et par la dévastation causée par le tremblement de terre au Maroc », dans un communiqué publié depuis New Delhi, où il participait au sommet du G20 en indiquant que les États-Unis étaient prêts « à apporter toute assistance nécessaire au peuple marocain ».

Le président chinois Xi Jinping a envoyé de son côté un « message de condoléances » au roi Mohammed VI. Par un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le Royaume d’Arabie saoudite a exprimé « ses sincères condoléances au gouvernement et au peuple du Royaume frère du Maroc pour la série de tremblements de terre qui ont frappé le pays ». De son côté, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a présenté ses « pensées émues » pour les victimes et leurs familles, dans un message publié sur le réseau social X, alors que le président français Emmanuel Macron s’est dit « bouleversé »

Le Roi en première ligne

Face à la destruction, totale ou partielle, de plus de 6.000 douars dans un rayon de 50 km de l’épicentre du séisme, jusqu’à 2.500 m sur les crêtes – ce qui donne l’ampleur de l’échelle de la reconstruction, en termes de désenclavement, relogement, résorption des déficits sociaux et promotion d’activités économiques, le Royaume a réagi avec vigueur et célérité. Le Roi est immédiatement revenu de Paris (où il se faisait soigner) et dès samedi a annoncé, dans un discours à la Nation, à Rabat, la mobilisation des FAR pour prêter main-forte aux différents corps chargés de secourir les victimes. Comme le souligne Charles Saint-Prot dans Le Bien Commun « le peuple marocain a bien capté que le Roi fixe le cap et qu’il agit, comme toujours, pour le bien commun ». 

La force d’intervention des différents corps représentés par l’armée, la gendarmerie et la protection civile (tous placées sous l’autorité du Souverain) s’est avérée très efficace, dans une configuration topographique montagneuse, traduisant la capacité de mobilisation d’équipes préparées aux situations d’urgence, et leur coordination sous la supervision d’un commandement unifié sur des champs complémentaires : génie militaire pour l’ouverture des pistes entravées par les éboulements ; installation des camps d’accueil ; unités médico-chirurgicales pour les premiers soins et la prise en charge des blessés ; logistique pour l’acheminement des équipements et matériels d’urgence ; secours héliportés appuyés par des drones pour couvrir les zones inaccessibles ; équipes de secourisme, de sauvetage et de déblaiement.

Dans le même mouvement, le Cabinet royal annonçait trois mesures phares :

  1. L’ouverture d’un compte spécial dédié à la reconstruction, qui a franchi le seuil des 10 milliards DH (plus d’un milliard $) ;
  2. L’attribution d’une aide d’urgence de 3.000 DH aux ménages sinistrés, 140.000 DH  pour les logements totalement effondrés et 80.000 DH pour les logements partiellement effondrés ;
  3. Un budget prévisionnel de 120 milliards sur 5 ans, pour un programme intégré couvrant les six provinces et préfecture sinistrées (Marrakech, Al Haouz, Taroudant, Chichaoua, Azilal, Ouarzazate).

On le voit, ce sont l’ensemble des structures et des fonds qui ont été mobilisés, sur instruction du Roi pour faire face à la situation et permettre au pays de se relever rapidement.

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Avocat. Professeur à l'Université de Corse. Directeur des programmes de l'OEG.